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To learn more about our privacy policy Click hereRoy Lichtenstein agrandit des bandes dessinées. Arman « sculpte » en empilant les uns sur les autres des capots de Renault 4 L, et Daniel Spoerri en figeant de façon sculpturale les restes des repas de ses amis. Martial Raysse et Bernard Rancillac, dans desenho contemporâneo portugues nombre de leurs compositions picturales, s'inspirent de la publicité ou des images de propagande. César, pour ses Compressions, motos ou voitures broyées jusqu'à former un cube géométrique de matière, se sert des nouvelles presses hydrauliques en service depuis peu dans les casses automobiles. L'art se met enfin au diapason de ce que le critique Pierre Restany appelle alors, autour de 1965, la « nature moderne ».
Pour un peu, cette euphorie laisserait penser que l'œuvre d'art, assujettie de plein gré à la réalité, ne sera plus à l'avenir qu'une leste et fumiste reprise en charge plastique du monde concret. C'est compter sans la fureur analytique qui saisit nombre d'artistes, bientôt référencés sous l'étiquette « art conceptuel » (1965 et après). Pour Lawrence Weiner ou Sol LeWitt, le projet d'une œuvre d'art vaut mieux que sa réalisation : importent d'abord la « conception », la représentation mentale que l'artiste forme des choses. Pour inciter le spectateur à méditer sur son rapport à l'art (le goût, certes, mais aussi la distinction sociale), contemporary drawings Robert Barry, en 1969, convie le public new-yorkais à une série de vernissages où l'on se casse le nez sur des galeries fermées... Obligation faite de réfléchir à la signification sociale, « distinctive », dirait le sociologue Pierre Bourdieu, du vernissage et du lien sociopolitique qu'il consacre entre artistes, élites sociales hautement cultivées et aspiration de celles-ci à une représentation publique et symbolique éminente.zeichnung heute